lundi 19 mars 2012

Black metal ist Dimmu Borgir

Dimmu Borgir!
The deviants seek but one place
Dimmu Borgir!
Forward onward march!

(Non, non, ne me crucifiez pas encore, j'ai mes raisons, je vous jure !! (au cas où l'inquisition du black me lirait...))

Il y a bien un endroit où je voudrais me faire photographier, c'est là :



Oui, là à côté du monsieur. Si un jour j'en ai la chance, je vous promets une très belle photo black metal :)

En tout cas, une chose est sûre : quand le concert à Oslo avec l'orchestre de Norvège sortira ENFIN (j'insiste sur cette attente interminable et je me demande bien ce qui la justifie, je suis certaine de ne pas être la seule à l'attendre avec une impatience grandissante, la preuve, quelqu'un l'a posté sur youtube en entier ou presque tout récemment alors que c'était introuvable, je me demande comment il a fait enfin bref) quand ce concert sortira, donc, ce sera mon album préféré. Eh oui. Jusque là, avoir un album préféré me semblait une chose impossible. Mais ce concert concrétise tout ce que j'ai toujours rêvé d'entendre et de voir. la puissance symphonique alliée à la brutalité du metal, avec une magnifique mise en scène, des musiciens de partout, un Shagrath très charismatique et à l'aise dans son rôle de maître de cérémonie (visiblement, l'orchestre l'impressionne suffisamment pour qu'il n'ait pas l'indécence de parler pendant les parties symphoniques, ça change des concerts avec Mustis où il parlait toujours pendant ses solos !).
L'épique, le tragique, la fureur alliés à la finesse et à la précision instrumentale, un beau choix de morceaux et surtout la volonté de le faire, ce concert, l'accord parfait et l'investissement de tous ses participants, tout cela contribue à faire de cet événement une oeuvre d'art incontestable.
J'ai toujours adoré Dimmu, on le sait. Mais ce concert sublime les chansons, leur donnant la puissance qu'elles aurait toujours dû avoir. Là, elles se révèlent, elles s'envolent littéralement, et quelque chose de magique se passe...
Écouter Dimmu, pour moi, c'est parcourir de vieux rêves, qui appartiennent autant à mon enfance qu'à l'âge adulte... Une rêverie intemporelle qui m'emmène loin, très loin... C'est une invocation, un appel primitif qui me fait toujours sortir de mes gonds. C'est aussi un hymne et un hommage à la beauté sauvage du monde, à la puissance de la volonté individuelle, créatrice, libre. Un élan brutal qui me ramène à ma nature profonde, qui a soif d'infini. Un bon musicien sur scène, c'est toujours un chaman, aussi magicien que guérisseur.

"When the world is turning
You'll find your true nature
When the first is last and the last is first
You'll be where you choose to be"

Forgive we shall not
Forget we shall not
Fire is with or against you
And so it burns



*Les paroles viennent de Dimmu Borgir, par Dimmu Borgir. Dimmu borgir, c'est quoi ?
C'est ça :



Une formation de lave en Islande. Apparemment, ça veut dire "château sombre".

C'est de très loin la meilleure performance live du groupe. En plus, le son est parfait, l'image est parfaite... Et regardez-moi au moins l'intro... C'est trop la classe.




...
Cela dit, je pense que j'aurais encore mieux aimé me faire photographier auprès de CE monsieur... Je pense que certaines filles pourront comprendre :)
...les mains, entre autres...
(il interprète une chanson de Dimmu)



Je peux pas m'empêcher de rajouter cette vidéo (toujours avec "Mustis", ex-claviériste de Dimmu), qui donne une dimension encore plus triste à cette musique de Chopin, au milieu de cette fête où les gens n'écoutent pas... C'est presque perturbant de le voir jouer dans cette ambiance... (et je sais, les cheveux courts, ça fait bizarre)

samedi 25 février 2012

Winding roads in northern woods

Je clame haut et fort à qui veut l'entendre que le black metal, c'est autre chose qu'une production crasseuse avec une batterie folle et une voix de porcinet égorgé. Aujourd'hui, la preuve en écoute.
J'ai eu l'occasion d'écouter quelques bons morceaux plutôt intéressant. Le black metal aujourd'hui, c'est un vaste laboratoire. C'est une musique qui recèle de nombreuses potentialités d'évolution et d'appropriation pour qui a envie d'en jouer. Avant, tout c'est une musique qui vient des tripes, un cri primitif. Le black metal est toujours lié à la nature parce que par essence, il veut exprimer ce qui est fondamental en nous. Donc nos premières sensations, en ce sens primitives. Le vent, le froid, l'immensité de la nature, la terreur, et la solitude de celui qui prend conscience dans un vaste monde qui ne répond pas à ses appels. Eh bien sûr, la proximité du néant.

Bon, commençons l'écoute avec Sui Cadere. Voilà un groupe de black dépressif québécois plutôt pas mal (et il y en d'autres, ça doit être à cause des sombres forêts canadiennes). Un son propre, d'abord. Sans pour autant être trop lissé. Pour ce titre, ils ont choisi une oeuvre écrite par un poète québécois qui oscille entre Baudelaire et la caricature de Baudelaire. Il y a de très beaux effets de mélodie et d'images, mais je ne suis pas entièrement convaincue pour ce poème, bien qu'il ait un fond troublant et sinistre qui m'attire plutôt. En tout cas, l'interprétation musicale me plaît plutôt. Je vous laisse lire et écouter :



Le Cercueil

Au jour où mon aïeul fut pris de léthargie,
Par mégarde on avait apporté son cercueil ;
Déjà l'étui des morts s'ouvrait pour son accueil,
Quand son âme soudain ralluma sa bougie.

Et nos âmes, depuis cet horrible moment,
Gardaient de ce cercueil de grandes terreurs sourdes ;
Nous croyions voir l'aïeul au fond des fosses lourdes,
Hagard, et se mangeant dans l'ombre éperdument.

Aussi quand l'un mourait, père ou frère atterré
Refusait sa dépouille à la boîte interdite,
Et ce cercueil, au fond d'une chambre maudite,
Solitaire et muet, plein d'ombre, est demeuré.

Il me fut défendu pendant longtemps de voir
Ou de porter les mains à l'objet qui me hante...
Mais depuis, sombre errant de la forêt méchante
Où chaque homme est un tronc marquant mon souci noir,

J'ai grandi dans le goût bizarre du tombeau,
Plein de dédain de l'homme et des bruits de la terre,
Tel un grand cygne noir qui s'éprend de mystère,
Et vit à la clarté du lunaire flambeau.

Et j'ai voulu revoir, cette nuit, le cercueil
Qui me troubla jusqu'en ma plus ancienne année ;
Assaillant d'une clé sa porte surannée
J'ai pénétré sans peur en la chambre de deuil.

Et là, longtemps je suis resté, le regard fou,
Longtemps, devant l'horreur macabre de la boîte ;
Et j'ai senti glisser sur ma figure moite
Le frisson familier d'une bête à son trou.

Et je me suis penché pour l'ouvrir, sans remord
Baisant son front de chêne ainsi qu'un front de frère ;
Et, mordu d'un désir joyeux et funéraire,
Espérant que le ciel m'y ferait tomber mort.

(Émile Nelligan - Canada 1879-1941)

**Attention coup de coeur**

Poursuivons avec un groupe que je découvre malheureusement sur le tard. Ce groupe a déjà une putain de carrière et une grande reconnaissance dans le monde du black, et c'est tout à fait mérité. Voilà du black qui n'hésite pas à explorer des espaces musicaux nouveaux. C'est à la fois original et poignant, toujours torturé, et d'une grande subtilité. Un son profond, équilibré, puissant dans la retenue. Un groupe qui n'a pas peur de sortir du black metal, de chanter, d'expérimenter des atmosphères planantes. Structuré, mélodique, précis. Et en plus, c'est l'un des rares groupes de black qui utilise sa langue natale, ici le suédois. J'ai nommé Shining.
(Deux chansons extraites du dernier album sorti en 2011).





Je vous laisse là-dessus, la suite bientôt :)

mercredi 4 janvier 2012

Inauguration



Youpi : Black Metal ist Bier !

Certains écrivent des blogs de cuisine, d’autres des blogs de mode, ou encore des blogs de lecture. J’annonce fièrement la création du premier blog dédié à la bière et au black metal, deux de mes plus grandes passions (les autres ne concernent pas ce blog).

Je consacrerai donc les billets de ce journal — qu’Internet me donne la possibilité de publier (loué soit-il, sinon j’aurais du garder ces aventures passionnantes pour moi-même, ou pire, les envoyer par la Poste à mon cercle de fans) — à ces deux encombrantes passions (d’autant qu’elles vont souvent de paire). J’ai un projet idiot et ambitieux : exporter le black metal dans le monde entier par le biais de photos très dark prises dans tous les endroits où j’ai eu l’occasion de me rendre. En voici donc une en avant-première, à la Bernerie-en-Retz — on ne peut plus black metal, donc.

(Merci à Clémence pour la photo !)

Et pour ce premier billet (puisque ce blog se veut satirique et divertissant, pour ceux qui ne l’auraient pas encore compris, même s’il est bien entendu que le black metal et la bière sont des sujets très sérieux mais que j’ai choisi de traiter avec humour), je vous propose la retranscription approximative d’une de mes plus belles interventions sur ce genre de musique qui me tient tellement à cœur. Je remercie tout particulièrement la Grimbergen pour son soutien qui m’a permis d’exprimer ce en quoi consistait l’essence du black metal lors d’une soirée avec un ami dont je tairai le nom pour préserver sa réputation, et où la bière (encore elle) nous incita à nous exprimer dans la langue de Shakespeare (également approximative, pour ma part).

« You see... Black metal is...everything. You know, when you look at the sky and you see the stars, that is black metal. Black metal is the feeling of the totality, this is you and the universe melted, you can feel the whole world taking you away. Black metal is essentially cosmic. The powers of nature overwhelming your soul. It is sacred, almost religious in a pagan way. It is about the emptiness, the vast solitude of man under the stars. »

Je ne peux que terminer ce billet par un titre illustrant ce black metal cosmique :